La dernière note de conjoncture des Notaires de France constate une contraction du marché immobilier. Le nombre de ventes connaît une baisse de 8,1 % sur un an. Les prix de l’immobilier sont toujours en croissance mais celle-ci est faible (1,3 % sur un an). Surtout, dans certaines régions, une véritable baisse des prix s’amorce sur les 3 derniers mois.

 

Un nombre de transactions immobilières en baisse

Le volume des ventes de logements anciens atteint 1 083 000 transactions à fin février 2023 (cumul sur 12 mois en France hors Mayotte), soit une baisse de 8,1 %. Ce niveau reste élevé et correspond à celui de début 2020, avant la pandémie.

Le printemps 2023 sera décisif pour savoir si le nombre de ventes passera sous le seuil symbolique du million de transactions dès l’été. Le printemps est généralement une période dynamique pour les ventes de logements.

 

Une baisse des prix de l’immobilier ?

Les notaires évoquent un changement d’ère pour l’immobilier, après plus de 30 années de rêve pour les propriétaires et les professionnels du secteur.

Depuis septembre 2022, les prix de l’immobilier poursuivent une croissance en décélération. En mai 2023, les prix affichent une légère hausse globale à 1,3 % sur un an. Toutefois, sur les 3 derniers mois, une baisse des prix immobiliers de 0,9 % apparaît.

A Paris, le prix des appartements anciens recule à 10 250 € par mètre carré, soit une baisse annuelle de 2,7 %. Les notaires s’attendent donc à une baisse des prix de 3,4 % en petite couronne et de 1,2 % en grande couronne dès les mois de mai 2023.

Les variations annuelles tiennent compte des hausses de prix qui étaient encore présentes jusqu’en août 2022. Or, les prix de l’immobilier reculent depuis septembre dernier. Une telle baisse des prix des appartements anciens n’était pas arrivée depuis 7 ans. D’autant plus que les notaires de France se basent sur les compromis et ventes signés, et non pas sur les annonces immobilières.

 

Plusieurs facteurs laissent présager une baisse des prix immobiliers :

  • une inflation toujours forte qui pèse sur le pouvoir d’achat des Français ;
  • une hausse des taux d’intérêt importante qui prive de l’accès au crédit de nombreux ménages ;
  • une crise du logement à son apogée avec un marché locatif tendu et une crise inédite depuis 1995 dans le neuf ;
  • des contraintes liées à la performance énergétique des logements impliquant des travaux de rénovation.

 

Alors, atterrissage d’un marché immobilier ou crise plus profonde ? Le marché immobilier pourrait connaître un second souffle car la pierre reste un rempart contre l’inflation. Si les primo-accédants se retrouvent quasiment exclus du marché du crédit, les investisseurs immobiliers peuvent réaliser de belles opérations d’achat immobilier.